Ce blog est celui de l'émission radiophonique Culture Prohibée. Produite et animée par les équipes des Films de la Gorgone et de Radio Graf'Hit, elle vous invite, chaque semaine, à découvrir divers aspects de la contre-culture à travers des émissions thématiques (le mouvement beatnik, le polar, la presse cinéma, le rock alternatif, le giallo, etc.) et des rencontres passion-nantes (interviews de Dario Argento, Bertrand Tavernier, Philippe Nahon, Costa-Gavras, etc.). Culture Prohibée est une émission hebdomadaire d'une heure diffusée le mardi à 17H sur les ondes de Radio Graf'Hit (rediffusions le samedi à 10H et le dimanche à 23H). L'émission est également diffusée sur d'autres antennes : Radio Active 100 FM à Toulon, Radio Ballade à Espéraza, Booster FM à Toulouse, C'rock Radio à Vienne, Radio Valois Multien à Crépy en Valois , Résonance à Bourges et Radio Panik à Bruxelles.
Ce blog constitue un complément à l'émission en vous proposant des interviews inédites, des prolongements aux sujets traités à l'antenne ainsi qu'un retour détaillé sur les sorties DVD et bouquins que nous abordons "radiophoniquement". Autre particularités du blog, vous fournir le sommaire détaillée ainsi que la playlist de chaque émission. Pour plus d'infos, vous pouvez vous connecter sur le FB de l'émission en cliquant ici.
Vous pouvez écouter et télécharger l'émission sur le site des Films De La Gorgone.

dimanche 24 juillet 2016

Les lectures de Boris : Les goulags mous / La brigade des télépathes


Ecrit par Jacques Mondoloni
Publié en 1984 au Fleuve Noir puis réédité en 1998 chez Florent Massot et en 2008 chez Mélis
ISBN (F.M.) 2-908382-74-1

Le petit père (du peuple) Mondolini est un Français. Grand prix de la science-fiction en 83 pour Papa 1er, il écrit de tout, polar, littérature jeunesse, SF, roman noir... Fin de la quatrième de couverture. Mais là, ce qui nous amène, c'est de la SF. Ou plutôt une uchronie. Encore que, ce n'est que le premier tome de la série des Goulags mous. En gros: le communisme règne sur la planète, à part en Amérique. Le système est basé sur une surveillance effectuée par une brigade de télépathes. Et forcément ça ne se passe pas vraiment idéalement. Le schéma global de la narration est très classique, avec la chute d'un individu puis sa rédemption. Si vous avez lu du Jodorowsky, vous connaissez, il nous fait le coup chaque fois. La particularité étant dans le parcours du personnage principal, ce qu’il subit. Je n'en dis pas plus, mais le traitement de l'histoire est bien vu.


Le livre est une critique intéressante des totalitarismes. C'est le communisme qui sert de cadre, mais qu’y-a-t-il de plus proche d'une dictature de gauche qu'une dictature de droite ? D'autant plus qu'un des slogans de propagande récurent cité dans l’ouvrage dit "et comme Carthage l'Amérique sera détruite", phrase adaptée de Jean-Hérold Paquis, collabo pendant 39-45, chroniqueur à Radio-Paris et facho abouti. On peut toutefois regretter que Mondoloni ne développe pas plus la situation américaine, qui ressemble à une belle anarchie joyeusement rétrograde. Toutefois, c’est plutôt cohérent vu le récit, en effet, dans une dictature il n'y a pas de raison de faire de la pub pour l'ennemi. On pourrait faire un parallèle avec l’instrumentalisation, encore aujourd’hui, de la Légende du Démon Blanc (Div-e Sepid en Persan) du Mazandaran en Iran. Le texte est bien fichu à cet égard, on voit bien les articulations des divers instruments servant à manipuler un peuple.


L'autre aspect que j'ai beaucoup aimé est la télépathie. Qui tombe comme une plaie. Je ne sais pas si Mondoloni a fait exprès, mais c'est à nouveau un joli coup. En effet, comment conserver de l'intimité si quelqu'un est capable d'attraper au vol vos pensées ? Finalement, cet espionnage télépathique n'est qu'une forme évoluée du KGB, une capacité exceptionnelle utilisée à mauvais escient. Sans parler des ennuis causés aux télépathes ! Mondoloni souligne ici moult problèmes liés au fait d’avoir un trop grand pouvoir. Surtout lorsque, sous couvert de moralité, de lutte contre le crime, contre la délinquance, la télépathie se transforme en outil de lutte contre les pensées déviantes. L’engrenage des emmerdes à la pelle devient infini. Il y a fort à parier que si des télépathes existaient, ils constitueraient un véritable fantasme pour tout dictateur qui se respecte !


Le seul regret que j'ai à émettre est que le roman ne soit pas plus long. En étoffant ses personnages et en émaillant son histoire de quelques anecdotes, à la manière d'un Hamilton, Mondoloni aurait pu mettre plus de liant à moindre frais (oui, je sais, c'est facile... Je n'ai qu'à écrire un livre, quoi !) et rendre son univers plus riche, donc plus intéressant. Le cadre global est un peu trop manichéen et les personnages manquent un peu de profondeur. Mais j'ai lu le livre avec beaucoup d'intérêt ! Je l'ai même relu pour vous, car il m'avait laissé un sentiment d'inachevé il y a quelques années, et c'était bien mieux que dans mes souvenirs.
Enfin bref, moi je pars en vacances, en attendant trouvez un truc à lire… et lisez-le!
Boris

dimanche 17 juillet 2016

Les lectures de Boris : Mindstar 2 – Quantum


Ecrit par Peter F. Hamilton
Publié en 2010 par Milady
ISBN 978-2-8112-0414-3

Bon, normalement vous connaissez Hamilton (le type sur la photo, en dessous, c'est lui) : La trilogie du Vide, la trilogie de Pandore sont parmi les plus fameux, aujourd’hui nous allons aborder le tome 2 de la trilogie Mindstar. Le Peter, là, il a du avoir envie de faire un polar. Sur 511 pages il y en a 350 consacrées à la mise en place de la problématique dont bien 100 à montrer comment ses personnages sont mal embarqués. C'est assez long...c'est même très long... Ce n'est pas mal fait, c'est juste que ça dénote franchement avec ses ouvrages habituels qui, au bout de 10 pages, permettent au lecteur d’accéder au cœur de l'action. OK j'exagère, mais l'idée est là. Par contre au bout des 350 pages de Flaubert-détective (ouais j'exagère aussi mais j'ai trouvé ça vraiment long), il y a un violent coup d'accélérateur, à se demander ce que Peter a pris comme substances... Le syntho que consomment ses personnages ? A ce moment-là on retrouve vraiment le Hamilton habituel, et ça fait plutôt du bien, tant pis pour la violence du changement.


Pour ce qui est de la continuité de l'histoire par rapport au tome 1 (et ce qui change par rapport aux autres œuvres), no problemo, on peut sans soucis le lire séparément. Il y a bien sur des références au premier tome, mais qui sont assez anecdotiques. Alors d'accord, c'est toujours mieux quand on sait d'où sortent les personnages, mais finalement ça revient à regarder un film de SF sans les sous-titres pour les aliens. En général on comprend, même si j’me souviens d'une version russe de District 9 sans sous-titres, puis avec sous-titres : c'était mieux sans ! Par contre Milady, va falloir qu'ils fassent un peu attention quand même. L'image de couverture est lamentable, éhontément inspirée de Matrix, et la citation de quatrième de couverture est toujours la même, comme s'il n'y avait rien d'autre à dire sur Hamilton.


Enfin bon, revenons au bouquin dans lequel Greg Mandel doit élucider le meurtre du docteur Edward Kitchener, un spécialiste de la physique quantique. Je l'aime bien Hamilton car il sait effectivement coller du rythme à ses histoires, les alimenter intelligemment. Oui ses machines et ses procédés sont plus oniriques que scientifiques, mais il sait aussi les décrire suffisamment bien pour que ce soit crédible. Bref, à mon goût, Mindstar 2 – Quantum est, pour l'instant, le moins bon des Hamilton (même si j'aimerais bien avoir pu écrire n'en serait-ce que la moitié), et ça le rend intéressant à lire, on apprécie d'autant mieux les autres.
Actuellement je lis un Jacques Mondolini, un français, dont je vous parlerai une autre fois. En attendant, lisez !
Boris

vendredi 8 juillet 2016

Les lectures de Boris : Starfish


Ecrit par Peter Watts
Publié en 2009 chez Fleuve Noir / Collection Rendez-vous ailleurs
ISBN 978-2-265-08948-8

Peter Watts (cf. photo ci-dessous du zigue et de son chat) s'est fait connaître du public français avec Vision Aveugle, un "space opera" réussi mais assez pessimiste. Avec Starfish, en fait son premier livre originellement paru en 1999 dans les pays anglo-saxons, il nous emmène dans les abysses. Ça ne se déroule pas sur Terre. Ça pourrait, mais ce n'est pas nécessaire. En fait, ça se passe sur Terre, mais ça pourrait être ailleurs. Le huis clos est tellement oppressant que l’extérieur est subjectif. Bon, je reprends avec un peu de méthode… Des êtres humains améliorés travaillent dans les abîmes pour l'exploitation géothermique. Ils sont choisis parmi les cas sociaux (à caractère dangereux) car eux seuls peuvent résister à ces conditions d'isolement. Prenez un troupeau de psychopathes, trempez-les dans l'eau, laissez sécher sous cloche et répétez aussi souvent que possible. Vous obtiendrez une matière à roman admirablement exploitée par Watts.


La société à la surface a besoin d'énergie. C'est logiquement au plus près du cœur de la planète que l'échange thermique est le plus important. Une grosse entreprise exploite tout ça plus ou moins joyeusement, avec le dédain des grosses machines pour le menu fretin que sont les individus.
Pour couronner cette société, observée par le prisme des psychopathes, apparaît rapidement comme franchement barrée. Résumons mon résumé qui ne résume pas grand-chose : Des psychopathes sous l'eau, une société futuriste malsaine, une technologie avancée, un environnement étouffant et hypnotisant, des créatures marines que seul un biologiste marin comme Watts peut rendre crédibles, une base sous-marine qui n'inspire pas confiance, et je pourrais en rajouter.


J'ai passé toute ma lecture à naviguer entre Alien et Vol au-dessus d'un nid de coucous, le tout mâtiné de The Killer. Eh oui, c'est un parfait scénario de film, mais qui ne sera jamais produit car beaucoup trop sombre. Je reconnais, cette fiche de lecture est bordélique, mais c'est la marque de mon enthousiasme. Ce bouquin est une petite merveille. Les personnages sont délicieusement ciselés, les descriptions sont impeccables aussi bien en surface qu’en profondeur, à travers ce cauchemar Watts se permet de délivrer un message puissant… Bon, je ne vais pas vous le livrer, mais c'est vraiment ce que j'aime dans la SF, quand elle prend un caractère anticipatif et prospectif, et que si on continue d'être des cons c'est peut-être comme ça que ça finira, en attendant, Courage !
Boris

N.B. : La trilogie des Rifteurs dont Starfish est le premier volume est intégralement disponible en Pocket (cf. photo ci-dessous).

lundi 4 juillet 2016

Culture Prohibée en vacances


Chaque semaine vous écoutez Culture Prohibée sur les antennes de nos radios partenaires en France et en Belgique (cf. liens dans la rubrique ci-contre "Nous écouter sur votre poste de radio").
Chaque année, vous êtes de plus en plus nombreux, aussi nous vous adressons un grand merci pour votre soutien.
Comme tous les ans nous prenons nos vacances en juillet/août afin de vous revenir en pleine forme, en septembre, pour une nouvelle saison, la huitième.
Certaines des radios qui nous programment toute l'année pratiquent la rediffusion estivale, pour en savoir plus, allez consulter leur grille des programmes d'été.
Vous pouvez également ré-écouter nos anciennes émission en cliquant, ci-contre, sur la rubrique "Podcast".
Rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles émissions de Culture Prohibée !!!

Concours The Ecstasy Of Films


Les Films de la Gorgone, structure qui coproduit Culture Prohibée, est partenaire (merci Coco) de l'édition DVD collector du giallo argentin Francesca éditée par The Ecstasy of Films.
Les Films de la Gorgone & The Ecstasy of Films organisent un petit concours pour fêter ce partenariat, profitez-en !
Allez répondre, avant le 14 juillet, à quelques questions sur le site des Films de la Gorgone en cliquant ici.
Bonnes vacances les Aminches et surveillez notre blog et notre profil FB qui seront régulièrement alimentés par de savoureux articles.

vendredi 1 juillet 2016

Téléchargez la dernière émission de la saison 7


Téléchargez l'émission de la semaine dernière, une spéciale livres et films de l'été, le sommaire :


-Un retour sur la première salve de la Midnight Collection (Carlotta) qui comprend quatre péloches estampillées 80’s, à savoir The Exterminator & Blue Jean Cop de James Glickhenaus, Maniac Cop de William Lustig et Le scorpion rouge de Joseph Zito ;
-Autres sorties Carlotta, deux “love-story” sur fond de drogue dure, le classique de Jerry Schatzberg Panique à Needle Park et la sensation indé 2015 des frères Safdie, Mad love in New-York ;
-Le film culte britannique signé Ian Merrick et scénarisé par Michael - La marque du Diable - Armstrong) intitulé La panthère noire (UFO Distribution) ;
-Les nouveautés Elephant Films avec un nouveau mythe honoré par la collection Cinema Monster Club, la momie (La Main de la Momie, La Tombe de la Momie , Le Fantôme de la Momie, La Malédiction de la Momie, Deux Nigauds et la Momie), La féline vue par Paul Schrader et un film réalisé par John Landis, Série noire pour nuit blanche, ainsi qu’une série produite par le créateur du Loup-Garou de Londres, Code Lisa (saison 2) ;
-Quelques mots de John Landis ;
-Dans les salles obscures, The Neon Demon de Nicolas Winding Refn qui nous parle de son film accompagné par son héroïne Elle Fanning ;
-Les livres Retour à Babylone de Kenneth Anger (Tristram) et Après nous de Patrick Fort (Arcane 17).



Le lien : http://podcast.grafhit.net/cultureProhibee/CP_S7E44_seasonFinale.mp3

Bonne écoute!!!